La Puissance des Interactions Sociales comme Récompenses

Mettez de côté les friandises pour un moment.  Pouvez-vous vous mettre à table pour votre chien ? Vous pourriez être très surpris d’apprendre à quel point une interaction sociale puissante peut aussi être une récompense.

Un ami éducateur m’a demandé : « Est-ce que vous utilisez des friandises lorsque vous travaillez avec un chien qui est inquiet, a peur, est réactif ou autrement a des difficultés, ou utilisez-vous des contacts sociaux (ton de la voix, le toucher, etc.) comme récompense ?  Je suis certain que « ça dépend » est une partie importante de la réponse.  Mais qu’est-ce que vous utilisez le plus souvent ? »  J’ai dû rire – Ca dépend est mon autocollant de vie.  Plus que tout, cela dépend de ce que le chien vous dit ce qui marche pour lui dans le moment.  Mais comment spécifiquement y parvenir ?

Tout d’abord, nous devons reculer un peu à ce que j’appelle la Question Élémentaire : « Bonjour ? »  En commençant ici, au point le plus élémentaire de toute relation, je demande l’animal s’il est intéressé par une conversation.  Les réponses vont de « OUI ! » à « peut-être » à «NON » à « va-t’en, vous me faites peur » à « va-t’en ou je vais vous mordre. »  Et toutes les nuances de gris entre les deux extrémités.

Ce que je fais après que cette question initiale a été posée dépend beaucoup de la réponse.   Pour cet article, nous allons mettre l’accent sur des chiens normaux sans peurs, irritation, colère ou frustration intense ou les chiens qui sont asocial ou simplement désintéressé avec MOI.  Supposons que le chien a dit : « D’accord – je pourrais envisager une conversation avec vous. »
Initialement, j’emploie souvent une forte combinaison de friandises de très grande valeur  et (toujours, tout le temps, sans exception, de l’authentique) un engagement authentique – du contact social.

Ceci est construit de contact visuel,  le langage du corps, la voix, la respiration, l’intensité, le mouvement et le toucher.  La combinaison spécifique que je crée est adaptée à ce chien spécifique.  Le comportement du chien conduit mon comportement.

Quel que soit la combinaison spécifique, cependant, une chose devient vite évident pour le chien : je suis vraiment présent pour lui, vraiment attentif à lui, et que j’ajuste mon comportement en fonction de ce qu’il fait.  C’est quelque chose de très puissant pour tout animal social.  La combinaison est ajusté (aussi vite que je suis humainement capable) pour le garder efficace pour ce chien à ce moment.

Bien avant que je travaille avec le chien sur quelque chose de précis cependant, j’ai  évalué ce qu’il trouve utile et intéressant, et j’ai observé comment il utilise son espace social, ce qu’il fait en réponse à moi et mon langage corporel,  mon contact visuel, mes mouvements et ma voix, et sa réponse aux friandises (ou jouets) disponibles.  Comme cela j’ai un point de départ à partir de lequel j’avance pour travailler avec lui.  Tout cela se passe très rapidement, au fait.  Et ça ne cesse de changer, à chaque instant.

A quel point le contact social est significatif dépend de chaque chien et cette relation.  Tout comme il n’y aurait pas d’importance pour vous si un inconnu vous dit que vous êtes merveilleux en vous donnant des billets de 1000€ pendant qu’il vous le disiez,   mais venant de quelqu’un qui a une grande importance pour vous, l’interaction serait bien plus précieux pour vous que toute récompense non-social.  Inversement, il y a des choses que vous trouviez si difficile ou désagréable que même si ça venait d’un ami bien-aimé, les félicitations/encouragements seuls ne seraient pas suffisant ; l’équation devrait être équilibrée avec des renforcements puissants.  Un ami de confiance qui également distribuait des billets de 1000€ pourrait probablement vous amener à surmonter même des choses difficiles.

Le pouvoir inhérent de de l’approbation/l’interaction social est extrêmement sous-estimé par les éducateurs, à mon avis.  Les chiens me disent que j’ai tout à fait raison.  J’ai souvent les mêmes friandises que l’éducateur, mais ce que j’offre que le chien trouve intensément précieux est l’interaction sociale à un haut degré de cohérence et congruence.  Tout en moi dit vraiment au chien que je travaille pour communiquer avec lui.

Trouver le juste équilibre entre l’interaction sociale et les renforcements non-sociaux dépend beaucoup de :

a) être conscient qu’une telle équation existe (dans mon expérience, beaucoup d’éducateurs semblent ne même pas être au courant du concept, ou sinon ils ont une connaissance très rudimentaire de la notion)

b) comprendre que c’est un équilibre délicat et hautement contextuel/situationnel

c) le maître étant vraiment « là » et à la fois désireux et capable de s’investir d’une manière authentique (les chiens n’acceptent pas moins.)  La cohérence, la congruence et la continuité est important pour les chiens, comme ils le font pour nous.  Vous devez vous  aligner dans votre corps/esprit/âme avec ce que vous avez l’intention d’offrir le chien par le biais de la connexion avec vous.    Des intentions/actions incongrues, déconnectées, ou incohérentes vont faire douter tout créature intelligent de la valeur d’interagir avec vous.

d) la relation et l’interaction sociale doit être précieux pour le chien.  Les gens aiment penser que c’est ainsi, mais ce n’est pas toujours le cas !  Dans certaines situations, l’aspect social compte beaucoup, dans d’autres situations, pas du tout.

e) dans le cas de la peur/l’anxiété, il faut comprendre que la confiance/respect/relation ne peut aller que jusqu’à un certain point. Si ça allait aussi loin que certains éducateurs semblent penser, aucun d’entre nous n’aurait peur de serpents ou d’araignées, une fois qu’un ami de confiance et bien-aimé nous a montré que les serpents et araignées étaient merveilleux !  Respecter la peur/l’anxiété comme étant non liée  à la relation est essentielle.  Comprendre que la relation peut être un soutien important, mais ne peut pas être superposée sur la peur/l’anxiété dans le but « d’effacer » la peur.  (Je suis toujours profondément attristé par les gens qui disent : « Si seulement il croyez plus en moi, il saurait qu’il est en sécurité » dans une situation où le chien se sent vraiment tout sauf en sécurité…)

f) comprendre que l’interaction sociale peut être une pression importante (et souvent non sollicité/mécontent) pour beaucoup de chiens, il doit être utilisé avec précaution et par rapport à ce que le chien a à dire à ce sujet.  Une parallèle simple – vous êtes vraiment inquiet au sujet de quelque chose, et un ami bien intentionné n’arrête pas de vous dire : « C’est bon, je suis ici pour vous, vous pouvez le faire, ça va bien finir, tiens voici un gâteau,  vous êtes en train de bien faire, nous allons surmonter cela, blah, blah,blah » non-stop jusqu’au point que voulez hurler parce que ce type de contact avec cet ami en ce moment est simplement en train d’augmenter votre stress, et n’aide absolument pas même si l’ami est bien-intentionné.  Tout comme les gens, les chiens diffèrent en ce qu’ils trouvent soutenant.   Certains trouvent un léger courant d’informations très réconfortant et utile, d’autres ont besoin de place (mentalement, émotionnellement et/ou physiquement) pour réfléchir et traiter pour que ça soit plus facile à faire face.  Il faut effectivement demander au chien lui-même ce qui fonctionne pour lui, puis faire cela, quelles que soit vos préférences ou votre style individuel.

Alors que vous aimerez un flux de confort, le chien ne pourrais pas aimer cela ; alors que pouvez préférer de ne pas être embêté,  il ne pourrait pas aimer cela.  Demandez au chien !

J’utilise des friandises pour souligner « quel bon choix ! » et à créer le meilleur équilibre possible dans l’équation de renfort intrinsèque/extrinsèque.  Evidemment, là où il  y a une relation endommagée ou non établie (comme quand je fais face lorsque je rencontre un chien inconnu lors d’un séminaire), les friandises portent plus de poids.  Et pourtant, même avec des chiens inconnus, je suis totalement avec eux au mieux de mes capacités.  Des créatures sociales de toute espèce ne loupent pas l’authenticité de quelqu’un qui essaie de se connecter avec eux, en essayant vraiment d’écouter, en gardant une boucle de rétroaction aussi serrée que possible à ce moment.  C’est compris et apprécié.  Encore mieux, c’est toujours disponible – un véritable lien entre qui nous sommes et qui est cet animal en ce moment.

Traduit par Corine Graham,
Berger Australiens
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